Unités de paysage

L’identification de 10 grands ensembles paysagers et de 48 unités de paysage pour la Gironde est révélatrice de la multiplicité paysagère rencontrée. Le découpage est nécessairement imparfait : sauf exception, les paysages ne changent pas aussi brutalement qu’un trait sur la carte peut le laisser penser. Un travail plus fin, mené aux échelles intercommunales et communales, ferait état d’une nouvelle et foisonnante multiplicité paysagère. L’essentiel est de partager ici un premier aperçu sur la variété rencontrée et vécue. Chaque unité fait ainsi l’objet de trois chapitres :

  • la situation, qui permet de replacer le paysage dans son ensemble, et de la représenter de façon globale, en carte et de synthétiser ses caractéristiques en bloc-diagramme ;
  • les caractéristiques paysagères, qui mettent en évidence les points marquants de chaque paysage, en les illustrant de photos ou de schémas et dessins légendés et de commentaires ;
  • les enjeux locaux, qui identifient un certain nombre de qualités, de potentialités ou de problèmes, là encore illustrés de photographies légendées : enjeux de protection ou préservation ; enjeux de valorisation ou création ; enjeux de réhabilitation ou requalification. Ils sont situés sur des cartes qui reprennent cette identification en trois catégories.

Les enjeux locaux sont identifiés sans prétention d’exhaustivité, l’atlas marquant une première approche qui mérite des déclinaisons communales ou intercommunales plus précises. Mais ils permettent d’engager le débat et servent de base de travail.

Carte des unités de paysage de la Gironde

LES TRANSITIONS PAYSAGÈRES

Si les unités de paysage constituent des ensembles cohérents aux caractères marqués, qui les distinguent les unes des autres, leurs limites ne sont pas toujours clairement lisibles sur le terrain. Les transitions entre deux unités peuvent s’avérer très nettes - lorsque des reliefs importants ou des changements rapides de l’occupation des sols dessinent une frontière clairement perceptible - ou bien progressives - lorsque les paysages voisins se rencontrent et se mêlent en une transition plus douce. C’est pourquoi la carte des unités de paysage ne doit pas être lue de la même façon qu’un découpage administratif : toutes les frontières ainsi tracées n’ont pas la même valeur, ni la même traduction sur place.

À la périphérie du département, la transition vers les paysages voisins se fait en douceur. Outre le plateau des Landes, qui se prolonge très loin au sud, la majeure partie des unités en bordure présente également des transitions douces vers les pays voisins, sans ruptures nettes : continuités boisées au nord vers la Charente maritime et la Dordogne, transformations graduelles à l’est vers le Lot-et-Garonne.

À l’intérieur du territoire girondin, les limites entre les nombreuses unités de paysage sont également plutôt progressives, mais offrent en général des transitions relativement rapides. Souvent, le passage d’un espace ouvert à un espace boisé caractérise la transition entre deux paysages : liés aux variations du sol, ces changements ne s’opèrent pas brutalement mais composent des entre-deux où s’imbriquent des paysages différents.

Les limites nettes sont principalement formées par les basculement topographiques des coteaux, qui dessinent avec précision le territoire des vallées. Garonne, Dordogne, Isle, Dropt ou Dronne : chacun de ces cours d’eau voit son lit majeur bordé par des versants dont le dessin marque clairement le paysage, constituant des unités de paysage clairement délimitées.