Communiqué de presse

Discours de Jean-Luc Gleyze - Conférence de presse de rentrée septembre 2024

Il y a une semaine jour pour jour, l’« Hymne de l’avenir » résonnait Place de la Concorde pour ouvrir les Jeux Paralympiques et plus encore, donner à voir l’idéal d’une nouvelle compétition sportive qui réunirait tous les athlètes, sans distinction.

Aussi, j’aimerais commencer par féliciter les 237 membres de la délégation française, et plus particulièrement nos athlètes locaux sélectionnés pour représenter la France bien sûr, mais aussi la Gironde où elles et ils s’entraînent quotidiennement, grâce aux clubs locaux que le Département accompagne avec conviction.

J’aimerais toutefois nuancer cette joie en soulignant que les Jeux Paralympiques sont loin d’être ouverts à tous les handicaps, particulièrement quand ils ne sont pas « physiques ».

Alors même que l’on estime qu'environ 80 % des situations de handicap sont invisibles en France, sur 4 400 sportifs en compétition, seuls 150 dont 6 français sont en situation de handicap dit « invisible ».

C’est pourquoi la flamme de notre avenir inclusif dépasse de loin les Jeux. C’est au quotidien qu’elle est portée.

Aujourd’hui, les membres du GEM Tertio ici présents, l’incarnent. Avec leur metteur en scène Guillaume Moreau, nous présenteront leur pièce de théâtre TRAIN-TRAIN.

Je vous remercie pour ce temps que vous nous accordez et pour votre investissement dans le cadre de notre Grande Cause Handicap.

Depuis le début de l’année, accompagnés de nos services, les Groupes d’entraide Tertio, Les Neurofestifs, le GEM Jeunes et le Kiosque 12 ont exprimé leurs difficultés et leurs propositions pour améliorer concrètement les trois domaines :

  • Accès aux activités sportives
  • Accès aux activités artistiques et culturelles
  • Accès au tourisme

Ce travail aboutira à un plaidoyer qu’ils me remettront en fin d’année, afin que nous le portions dans nos politiques publiques et au national.

L’inclusivité est plus qu’un « changement de regard », c’est d’abord une transformation collective de la société.

Il ne s'agit pas seulement de voir le changement mais d'en faire partie ; d'utiliser la solidarité et la créativité pour façonner un meilleur devenir, un avenir meilleur.

C’est l’image qu’a laissé la cérémonie Place de la Concorde : la volonté d’une concordance des corps, des temps, de la France.

Mais voilà la discordance gouvernementale qui vient gâcher la fête : grand flou institutionnel, tergiversations, plus d’interlocuteurs, absence de ligne politique…

J’ai lu hier une déclaration de mauvais camarade de classe, typique de ceux ayant commis quelque bêtise et qui veulent en faire porter la responsabilité à l’autre.

Mais pouvions-nous imaginer alors que l’un d’entre eux devienne un jour Ministre de l’Économie dans notre pays ? Probablement pas. Dans une France censée être gérée par des adultes qui doivent assumer leurs responsabilités, je suis en colère d’entendre de la part de Bercy que le déficit public de notre pays serait dû au fait que les dépenses des collectivités locales « s’envolent de façon inattendue depuis le début de l’année, bien plus vite que leurs recettes ».

Inattendue ? Pas entendue plutôt. J’alertais déjà voici 1 an, lors de ma Conférence de presse de rentrée 2023, à Léognan.

Le 2 décembre dernier, « Défendons nos territoires », n’était-ce pas précisément pour alerter sur ce qui est aujourd’hui devenu réalité ? Un courrier au Président, des rencontres avec les Ministres, pour quelle réponse ? Aucune.

Mais visiblement, être pris au dépourvu est une habitude pour Bruno Le Maire qui déclarait déjà le 27 Mars 2024 : « Bercy s'est également fait surprendre par la baisse des « frais de notaires » (-20 %) »

Hypocrisie, malhonnêteté intellectuelle, mauvaise foi, appelez-ça comme vous voulez.

Le fait est que les Départements n’ont plus de fiscalité ; que la générosité est facile lorsque l’on prend dans le portefeuille des autres (prime de feu, point d’indice, Avenant 43, Ségur pour tous…).

Il est juste que l'Etat donne aux ARS de quoi assurer les services rendus par elles. Il est profondément injuste en revanche, qu'il ne donne pas les moyens nécessaires aux Départements et à leurs partenaires pour qu'ils assurent leurs services.

Cette inégalité est insupportable, et elle ne fait que redoubler celle que vivent les Françaises et les Français.

Ce que l’on fait subir aux services publics, c’est à chaque citoyen qu’on le fait subir.

Lorsque le Gouvernement nous taxe d’être « trop dépensiers », il voit la paille dans l'œil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien.

Qui a-t-on appelé à la rescousse pour « France Relance » ? Les collectivités, et nous avons investis, parce que cela avait du sens.

En revanche, qui a mis en place une politique du « quoi qu’il en coûte » profitable aux grandes fortunes et aux multinationales ? Le Gouvernement, et là, il n’est pas « trop dépensier ». 

Pourtant, c’est en partie la cause d’un déficit de 155 Mds € fin 2023, dont seulement 5,2 Mds € est imputable pour aux collectivités locales !

Mais le véritable problème, c’est l’obsession budgétaire, économique et de la rentabilité.

Le problème, c’est le dogme gouvernemental qui vise à agir sur la dépense, pas sur la recette, et son équation gouvernementale mortifère :

moins de dépenses consacrées au service public = dégradation du service public = privatisations à venir = injustice sociale et inégalité républicaine entre les riches et les pauvres

Un service public n’est pas « rentable » financièrement, il doit être « rentable » socialement, sociétalement et c’est ainsi qu’il dynamise l’économie !

Ce que nous défendons, et ce qui dérange le Ministre des comptes d’apothicaire, c’est notre souci d’entrer dans chaque sujet par les solidarités non par la rentabilité !

Ce que nous défendons, et ce qui dérange la froideur technocrate, c’est une politique du sensible qui prend en compte le ressenti pour prévenir les ressentiments !

Or, prévenir la disparition des services publics, et maintenir leur qualité où ils sont, est un chantier qui nécessitent des dépenses, n’en déplaise à Bruno Le Maire dont on ne sait pas s’il tient le ministère des « coups de com’ » ou celui ministre de l’économie.

S’il nous faut de la dépense, il nous faut des recettes nouvelles. C’est possible.

Ecoutons la déclaration de COQUEREL (Président de la Commission des Finances) ; lisons le dernier Rapport d’OXFAM : depuis 2020, les 1% les plus riches ont capté 63% des richesses produites, près de deux fois plus que le reste de la population mondiale.

C’est d’une imposition plus juste et d’une juste redistribution dont nous avons besoin pour garantir la justice sociale et la promesse républicaine.

Nous voulons continuer à servir les Girondines et les Girondins parce que nous savons que c’est depuis ici, dans la France d’en bas, que nous pouvons entendre s’exprimer leurs attentes, écouter leurs besoins, y répondre avec réactivité et attention.

C’est la vie quotidienne des gens que nous aidons, accompagnons, protégeons :

  • Intervention à domicile PA/PH - dons de véhicules aux SAAD
  • EHPAD, MECS, familles d’accueil
  • Accompagnement à l’insertion complété par versement RSA
  • Plan Collèges et Collège résilient - rentrée Parempuyre / Barp / Lussac + Montussan - Prise en charge repas
  • 6400 kms routes et ouvrages d’art
  • La fibre optique dont le chantier aboutira en Mars 2025
  • Les Bus en +
  • 5000 foyers accompagnés par le SLIME contre la précarité énergétique
  • 10 M€ logements (sans compter les garanties d’emprunts)
  • Nos services sur le terrain comme nos 54 Maisons départementales des solidarités et nos domaines départementaux.

Toutes ces dépenses sont-elles anecdotiques, fantaisistes, accessoires ? Que Bruno Le Maire sorte de Paris et aille en Gironde le dire à la famille qui ne vit plus dans une passoire énergétique grâce au SLIME ;

Qu’il aille le dire à l’auxiliaire de vie qui dispose d’un véhicule hybride neuf pour vivre et travailler ;

Qu’il aille le dire à la personne qui a retrouvé un emploi grâce à une Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée …

Et je pourrais reprendre un à un les exemples que je vous ai cité pour montrer que ce que nous servons, grâce à ces dépenses, ce n’est pas une idée du profit, mais une idée de la meilleure vie possible, pour toutes et tous, partout.

Ce n’est donc pas que de 16 milliards dont nous manquons, c’est de services publics qui sont notre patrimoine commun, c’est d’une vision de long terme sur ce qu’est une politique publique et la fonction publique.

Nous attendons de pied ferme nos nouveaux interlocuteurs pour leur remettre les attentes des Départements de Gauche, dont beaucoup sont conformes avec celles des Départements de Droite.

Nous voulons continuer à servir les Girondines et les Girondins parce que nous sommes convaincus qu’un État plus juste, plus attentif aux collectivités, avec lequel nous pourrions tisser de réelles relations de confiance, qui nous donnerait les moyens d’exercer notre action publique dans l’intérêt général des populations que nous représentons, peut exister.

Ce que nous défendons, c’est l’apaisement, le lien et la construction collective.

Ce sont les maîtres-mots de notre nouvel exécutif dont le cap est clair : mener décemment des transformations justes et nécessaires qui ne s’arrêteront pas à la fin du mandat.

Nous savons que nous accomplissons ici ce que les cabinets ministériels, la technostructure mécanique à Paris, et Bercy plus encore dans ses allégations mensongères, ne peuvent pas voir, ne veulent pas voir.

Apaiser, relier, construire, c’est donc notre raison d’être élus, parce que c’est la raison d’être de nos agentes et agents de la fonction publique départementale.

Dans nos campagnes et nos quartiers, dans nos villes moyennes et notre Métropole, nous devons et pouvons réunir et redonner à chacun la possibilité et l’envie de se projeter ensemble dans l’avenir.

C’est ce que nous faisons depuis 2021 pour mobiliser toutes les richesses de la Gironde que nous travaillons à réunir autour d’une vision de territoires en commun et de politiques de proximité sensibles et sensées.

C’est possible grâce aux agentes et agents de toutes les directions qui travaillent main dans la main avec les élus et je remercie donc l’ensemble de la famille départementale, mais aussi tous nos partenaires sociaux, culturels, sportives, associatifs.

Le succès des politiques publiques que nous menons vient de la concertation et de l’action qui engage toute la collectivité et ses partenaires pour agir et faire mieux quand le sentiment d’abandon est présent ; rassurer et informer sur l’existant quand la peur de l’abandon s’exprime.

Justement, loin des coups de force politique et des invectives médiatiques, sachons être à la hauteur de ces paroles, j’aimerais en terminer avec les mots lumineux du chanteur Lucky Love, interprète de « My Ability » lors de la cérémonie d’ouverture des JO Paralympiques. Dans un entretien, il confie :

« J'ai une urgence de vivre, je suis amoureux de l'état d'être vivant et j'essaie simplement de lui rendre honneur. »

En cette rentrée, je crois important de laisser résonner ces mots.

Rendons justice à la vie, à toutes les vies ; et rendons honneur à la vie en prenant toutes et tous soin d’elle.

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