À l’annonce des alertes Vigilance de Météo France sur les risques météorologiques, les agents des Maisons des mobilités du Département sont sur le pont, sécurisant les lieux sensibles et les usagers. Lors des intenses épisodes pluvieux de juin 2021, un talus s’est effondré en bordure de la RD240 qui relie Cénac à Latresne. Retour d’expérience.
Les équipes des ex-centres routiers départementaux assurent la vigilance des routes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, balisent le terrain et réparent parfois en urgence, mais s’occupent aussi de la maîtrise d’œuvre de travaux. En prévention, elles étudient et surveillent les zones fragilisées, comme ici sur la RD240 à Latresne. Les relevés indiquent que la route ne s’affaisse pas, cependant, cette nuit-là, à 1 heure du matin, les eaux de ruissellement se dirigent vers le talus, créant un ravinement d’une partie de la chaussée et de l’accotement. Les enrobés sont arrachés, la glissière de sécurité suspendue dans le vide et les réseaux de télécommunication, exposés.
SE PRÉPARER POUR ANTICIPER
« La responsabilité de ce glissement de terrain, sur une RD hors agglomération, incombe au Département. Pour assurer la sécurité des usagers, les agents ont aussitôt mis en place un alternat par feux tricolores, puis par signalisation de police, »
explique Nicolas Herry, chef du centre Graves-Entre-deux-Mers.
Céline Gœury, première adjointe au maire de Latresne et conseillère départementale du canton, ajoute :
« Dans le même temps, la commune était sous l’eau… L’épisode fut intense et nous avons évacué 150 personnes dans la nuit par décision du PC des pompiers mis en place en urgence. »
Elle confie également que « le Plan communal de sauvegarde en cours de réécriture a plus de 15 ans et ne prévoyait pas la gestion de crise. D’autant que les risques ont évolué en fréquence et en intensité. »
Depuis, les documents d’urbanisme sont en cours de révision, avec le PPRMT en cours d’élaboration ainsi que le PPRI qui s’impose à la commune.
« Les enjeux se croisent. De Carignan à Rions, 14 communes ont un Plan de prévention des risques en cours d’élaboration. Le risque vécu s’effacerait des mémoires en moyenne au bout de 7 ans… »
ajoute Cyrille Thomaïdis, géotechnicien et responsable du Bureau des carrières et des mouvements de terrain au Département. Tous s’accordent sur l’importance de la transmission par les anciens et de leurs récits des aléas sur le territoire, pour les anticiper.
COMPRENDRE POUR RÉPARER
Depuis, sur la zone effondrée, des mesures de protection ont été prises par un dispositif de retenue provisoire et une étude géotechnique a été commandée en novembre 2021. Le diagnostic a établi que le désordre était dû à un glissement superficiel des matériaux argilo-sableux de recouvrement. Sensibles à l’eau, ils se saturent sous l’action des eaux de ruissellement et d’infiltration, et perdent ainsi leurs caractéristiques mécaniques. Dans un second temps, le bureau d’étude a proposé une solution de réparation : la construction d’une paroi berlinoise implantée à 8 mètres de profondeur sur un linéaire de 42 mètres. La mise en place d’un dispositif de retenue et la réfection de la chaussée, du giratoire de Latresne jusqu’à la sortie de l’Aérocampus, soit 420 mètres, accompagneront les travaux de soutènement.
Nicolas Herry complète :
« Ces travaux importants devraient commencer fin 2023 pour une durée d’environ trois mois. Leur coût est estimé à 700 000 euros pour le Département. »
Une déviation par Camblanes-et-Meynac sera mise en place pendant la durée des travaux.
Retrouvez l'article dans Ressources & territoires - automne 2023
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