CIT’IN CRISE est un outil de simulation en gestion communale de crise, conçu par l’Ecole des Mines. Adapté au contexte girondin, ce jeu pédagogique informe et sensibilise les acteurs locaux au risque inondation. Les élu•es du Conseil municipal de Sainte‑Terre et de quatre communes situées en bord de Dordogne, ont expérimenté ce « jeu sérieux ».
L’information des citoyens sur les risques naturels est un droit inscrit dans le code de l’environnement et le Département multiplie les sessions de Cit’in crise pour les adultes, enfants ou collégiens girondins, à la demande. En juin dernier, Agnès Alfonso-Chariol, maire de Sainte-Terre et vice-présidente chargée de la protection de l’environnement à la CDC du Grand Saint-Emilionnais a mobilisé ses troupes :
« Sainte-Terre, dont 85 % de la surface est en zone PPRI rouge, connaît le risque inondation, mais pour prévoir, la connaissance du risque doit être partagée, par tous. »
JEU RÉVÉLATEUR
Elle confie que le jeu, auquel toute l’équipe a participé, l’a confortée dans la nécessité d’avoir des outils cartographiques et des données précises. En effet, le module consiste à présenter les principes de la gestion de crise pour une commune, le rôle et les responsabilités des acteurs, les outils, et à faire le focus sur des points de vigilance incontournables : connaître les risques, savoir prévoir, savoir alerter, être organisé pour gérer la crise et la mise en sécurité des personnes et des biens, et communiquer aux habitants. Pendant 60
minutes, les élu.es, répartis en équipes, se sont prêtés au jeu de l’inondation sur la commune de Fassalo, aidés par 3 animateurs du Département. Ils se sont approprié leur rôle via téléphones, talkies walkies et réseaux sociaux, autour d’un tableau de bord. La tension était palpable ! Dans le débrief qui a suivi, chacun a pu constater le stress de l’urgence, la masse d’informations à traiter, le manque de coordination dans leur action et de processus de décision… Madame la maire reconnaît :
« Nous sommes conscients des failles de notre système et des moyens à mettre en œuvre pour Sainte-Terre.»
CONNAISSANCE ET OUTILS
La commune possède 7 ouvrages hydrauliques pour se protéger - écluses, pelles ou clapets - dont 5 ne fonctionnent pas convenablement.
« C’est ma hantise ! Et ma priorité. Nous manquons de transmission et de connaissance, alors nous nous appuyons sur toutes les ressources pour nous préparer à une éventuelle inondation : ce jeu pour se former, les pêcheurs professionnels qui ont la connaissance de la rivière, la chance d’avoir un pompier dans notre équipe municipale et l’aide du Département avec son assistance à
maitrise d’ouvrage. »
Les travaux sur les ouvrages ont commencé cet été et l’organisation interne est en marche. Pour commencer, la commune a refait son Plan communal de sauvegarde et mis à jour le Document d’information
communal sur les risques majeurs (DICRIM) afin d’informer les nouveaux habitants. Elle a créé deux commissions inondations et nommé des référents par secteur. Il n’y a pas encore de sirène à Sainte-Terre mais un mégaphone pour diffuser les messages d’alerte et la volonté d’acheter deux zodiacs pour avoir un meilleur accès au fleuve en cas d’urgence.
Agnès Alfonso-Chariol insiste :
« Nous avons commencé à élaborer des cartes de zonages pour anticiper la montée des eaux, cependant nous avons besoin d’une vision territoriale et d’outils. »
La connaissance spécifique du territoire et la gouvernance sont gages de réussite.
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