Agitation à la villa gallo-romaine de Plassac… Les cris de joie des enfants se mêlent au rire des aînés autour d’une mosaïque qu’ils composent ensemble. Ces rendez-vous intergénérationnels parient sur une rencontre hors du commun.
« J’aimerais apporter de la joie aux personnes âgées car elles ne reçoivent pas toujours de visite et elles prennent plaisir à s’occuper des enfants. »
Ainsi s’exprime Jean, 9 ans, en classe de CE2 à l’école Lafon-Féline du Bouscat. Il est impliqué comme ses camarades dans un atelier mosaïque intergénérationnel, mobilisant aussi les résidents de l’Ehpad Le Barail des Jais de Saint-Denis-de-Pile. En petits groupes, aînés et enfants font œuvre commune et plus encore. Charlotte, grand-mère du jour des écoliers est d’accord.
« C’est agréable d’échanger avec les enfants. Ça change d’être enfermé entre quatre murs. »
Après une brève présentation, chaque groupe crée un mortier et chacune, chacun apporte sa pièce à la future mosaïque sous la houlette des médiatrices et du médiateur culturel de la villa gallo-romaine. L’œuvre les ravit. Au fil de la réalisation, enfants et résidents échangent dans de larges sourires, témoignant du bienfait mutuel de cette expérience.
Une initiative à rebond puisque passé ce premier rendez-vous, le vendredi 5 avril, d’autres écoliers et personnes âgées se sont retrouvés à Plassac. Des temps forts qui ont réuni des enfants venant d’Étauliers, du Bouscat de nouveau ou de l’école primaire de… Plassac aux côtés des aînés de Haute-Gironde. Magalie Lozano, coordinatrice des Ehpad de Haute Gironde, de son côté, a su transmettre tout l’intérêt du projet.
Ce vendredi-là, 24 enfants et 8 résidentes ont travaillé ensemble et les témoignages vont tous dans le même sens. Roméo, 9 ans, trouve « l’expérience très enrichissante. » Léonie va plus loin encore. Lucette partage l’émerveillement des plus jeunes.
« J’aime bien discuter avec les personnes âgées et leur montrer ce dont je suis capable. »
« C’est la première fois que je viens ici à Plassac et la première fois aussi que je fais une mosaïque. C’est très intéressant. »
Yolande, elle aussi novice dans cette pratique surenchérit : « Cette activité est bien à faire de temps en temps pour se changer les idées. » Prête à revenir, donc.
Line Mancos, professeure des écoles qui accompagne ses élèves, se réjouit d’avoir déplacé sa classe à Plassac.
« C’est une opportunité, tant pour découvrir l’histoire des Gallo-Romains, que pour établir du contact avec des aînés. » Sonia de Sa, animatrice à l’Ehpad Le Barail des Jais, estime le temps de rencontre essentiel. « Nous étions venus l’an passé mais avec les enfants, c’est beaucoup plus réjouissant. »
Clément, médiateur culturel, mesure la chance qu’il a d’exercer sa profession dans l’éblouissante enceinte de la villa gallo-romaine de Plassac. Il lui tient à cœur d’ouvrir au plus grand nombre le site archéologique.
« Nous avions déjà reçu des personnes âgées et nous leurs avions proposé de participer à des ateliers mosaïque et c’est à partir de là que nous avons eu l’idée d’associer aînés et enfants. Ce projet intergénérationnel avait pour but de leur faire partager des souvenirs, de valoriser les personnes âgées, de mettre à profit leur savoir. Se connaître et se rencontrer, c’est aussi pour elles, aller découvrir ce qui fait rêver les jeunes générations, trouver des points communs. »
Lucie Courbe, chargée de mission sur le site, ne cache pas son enthousiasme.
« C’est une vraie rencontre autour du territoire qui permet de mesurer que les aînés ont encore bien des capacités et l’idée que nous avons lancée, a tout de suite été bien perçue. »
Marion Champeau, médiatrice, elle, est arrivée depuis peu à la villa gallo-romaine et goûte « le plaisir de découvrir la richesse du site et de ses propositions. » Alison Germain, sa collègue, a grandi à Plassac et a tout fait pour « revenir sur le lieu de mon enfance et travailler dans une profession qui me passionne, centrée sur l’histoire et la culture. »
Comme une mosaïque qui s’imagine pièce à pièce, avec patience et minutie, le lien intergénérationnel se tisse peu à peu et la villa gallo-romaine de Plassac peut se réjouir de contribuer à ce grand œuvre !