Jeunes adultes avec autisme, Léo et Théodore ont un projet : s’insérer. Le programme d’habitat inclusif dont ils bénéficient, y contribue.
Dans cet appartement chaleureux, Léo et Théodore ressemblent à des colocataires habitués à partager le quotidien.
Léo, 24 ans vient de suivre un stage professionnalisant :
« J’ai travaillé en blanchisserie, j’aime beaucoup les machines, le pliage du linge. »
Théodore, lui, 20 ans, explique :
« Je vais commencer un service civique à Bègles, en aquaculture ».
Si les garçons se retrouvent régulièrement, ici, pour passer un moment avec six autres jeunes, y dormir parfois, c’est parce qu’ils profitent d’un innovant programme d’habitat inclusif. À l’origine de l’idée, il y a l’association Autisme Bordeaux Gironde 2017, ABG, créée par des parents de jeunes adultes avec autisme. Ces parents font alors appel à une structure médicosociale aguerrie, l’ARI. Girondine, elle emploie 295 salariés et parmi ses actions, développe des initiatives innovantes sur le sujet de l’autisme.
Sphère personnelle et collective
Bénédicte Mendiboure, chargée de mission autisme et projets inclusifs à l’ARI, ajoute :
« Le logement de la rue Ausone, n’est qu’une étape. Nous suivons la construction de logements en T1 bis pour huit jeunes inclus dans un programme immobilier, place Ravezies, à Bordeaux. Nos jeunes, en autonomie mais accompagnés par leur animateur, seront donc les voisins de familles très diverses. »
David Gimel-Servan, lui, animateur et coordonateur du projet habitat inclusif à l’ARI, agit au quotidien au plus proche des jeunes. Il entoure ainsi Léo, Théodore et les autres jeunes sur le chemin de l’insertion :
« La vie dans cet appartement est l’occasion d’un apprentissage de la sphère personnelle et collective. Il faut les laisser apprivoiser leur quotidien. »
Le Département soutient l’opération, en particulier à travers son Plan d’Accès à l’Habitat Inclusif. Ce plan est destiné aux personnes handicapées et/ou âgées qui font le choix, à titre de résidence principale, d’un mode d’habitat regroupé, entre elles ou avec d’autres types de résidents. Le Département est précurseur en matière d’habitat inclusif avec une trentaine de logements déjà existants et autant déjà à l’étude. Une aide de 60 000 euros devrait être accordée à l’ARI pour son projet innovant.
Rencontre à découvrir dans le Gironde Mag n°133