Compétition, bénévolat, filles-garçons

Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 : où en est le sport en Gironde ? Certains de ses acteurs ont été invités par le président Jean-Luc Gleyze à débattre sur leur perception de la compétition, de l’engagement ou encore la parité.

Célia Terki, sportive paralympique en athlétisme et déficiente visuelles s’exprime sur l’importance qu’ont eu le sport et la compétition dans sa vie.

« Me battre pour mon pays, c’est une fierté. Le sport a sauvé ma vie. »

Stéphanie Belliard, présidente de l’association Médoc Enfance Handicap et Martine Burgel, présidente du comité départemental d’éducation physique et de gymnastique volontaire, sont quant à elles d’accord sur une notion de compétition interne. « Le sport est un chemin vers la reconstruction et en ce sens, c’est aussi une compétition. » ; « Le sport est un outil de vie, chaque petite victoire est le fruit d’une compétition intime. »

Nosradine Aghannan, secrétaire de l’Échiquier Tressois et des Coteaux Bordelais, lui met l’accent sur l’importance de l’acceptation de la défaite.

« Pour progresser, il faut accepter que la défaite enseigne mieux que la victoire. C’est là que la compétition prend tout son sens. » 

Le président du Département conclura sur cette question : « Le sport et la compétition, doivent être de vrais facteurs d’intégration et d’exemplarité. »

Alors comment faire vivre le sport et le bénévolat ? Chacune et chacun a fait part des difficultés liées à sa discipline tout en mettant en avant le travail et l’investissement des bénévoles, c’est le cas de Martine Burgel. « Il y a des disparités selon les territoires, nous devons et pouvons compter sur l’implication de chacune et chacun. » C'est également le cas de Joël Domecq, membre du conseil d’administration au Comité départemental du sport adapté.

« Tout repose sur quelques personnes heureusement motivées mais il nous faut renforcer notre visibilité. »

La question de la ruralité a aussi beaucoup alimenté cette partie du débat car elle présente de nombreuses difficultés. Éric Berry, président de l’association des rouleurs de barriques de Lussac-Saint-Émilion revient sur cette activité méconnue : « Ce n’est pas simple, mais nous nous déplaçons pour partager et faire connaître notre discipline. » Stéphanie Belliard insiste également.

« Il faut faire vivre les équipes, les motiver, lutter contre les problèmes de mobilité et valoriser les effets du sport en milieu rural. »

L’enjeu est en effet aussi de partager au plus grand nombre ces pratiques qui fédèrent. C’est ce que nous dit au sujet des échecs Nosradine Aghannan. « Nous luttons pour que les échecs ne concernent pas qu’une élite. »

Enfin, l’égalité hommes-femmes a été la question qui a clôturé ces discussions. Certains sports et activités attirent pour le moment plus les hommes, comme les échecs, d’autres plus les femmes, comme la gymnastique et puis certains sports, comme la savate, pratique représentée ici par Josefina Dignon-Perez, sont à la parité. « Les filles sont très présentes et occupent beaucoup de postes dans le milieu de la savate. Vive la mixité ! »

En tout cas, tous s’accordent à œuvrer pour la mixité en insistant sur l’égalité de niveau et d’investissement des genres sous-représentés dans le sport. Célia Terki salue l’évolution de l’univers de l’athlétisme.

« Les choses évoluent, les femmes gagnent en visibilité et en attention médiatique. »

Ces questions sont importantes pour le Département et Jean-Luc Gleyze le rappelle pour finir.

« Au Département, nous combattons toutes les formes de discrimination et œuvrons à ce que tous les sports soient ouverts à la parité. Les associations locales donnent aussi très largement l’exemple. »

Table ronde à retrouver dans le  Gironde Mag n°144

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